Lorsque l’on parle de formation en alternance, on a souvent tendance à penser uniquement à la formation initiale et à un public jeune. Pourtant, alterner cours théoriques et mise en pratique en milieu professionnel est également possible pour les adultes, notamment par les biais du contrat de professionnalisation ou encore de la Période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP). Voyons quelles sont les conditions à réunir, les dispositifs qui existent, et comment cela peut vous aider dans le cadre d’une reconversion.
Se former en alternance signifie apprendre tour à tour au sein d’un centre de formation et d’une entreprise. Vous pouvez ainsi acquérir des connaissances théoriques, puis les mettre en pratique sur le terrain. Outre ces deux phases d’apprentissage complémentaires, l’autre grand intérêt de l’alternance est qu’elle permet de toucher une rémunération en tant que salarié d’une entreprise.
L’alternance est donc un outil intéressant si vous souhaitez acquérir de nouvelles compétences dans le cadre d’un projet d’évolution ou de reconversion professionnelle. Zoom sur les deux principaux types de contrats d’alternance : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation.
Le contrat d’apprentissage est sans doute le contrat d’alternance le plus connu. Il concerne principalement les jeunes de moins de 30 ans qui le mobilisent généralement dans le cadre de leur formation initiale, afin d’acquérir un diplôme ou un titre professionnel. Il peut s’agir d’un contrat à durée limitée (CDL) ou indéterminée (CDI), sur une durée allant de 6 mois à 3 ans maximum (4 si vous êtes travailleur handicapé).
Côté finances, c’est l’Opérateur de Compétences (OPCO) auquel est rattachée l’entreprise qui prend en charge la formation et, éventuellement, certains frais annexes (logement, restauration, mobilité…). La rémunération, elle, est fixée en fonction de différents critères parmi lesquels l’âge ou le niveau d’étude. Elle est comprise entre 27 et 100% du Smic.
À l’inverse du contrat d’apprentissage qui s’applique généralement dans le cadre d’une formation initiale, le contrat de professionnalisation entre le plus souvent dans le champ de la formation continue et n’a pas de limite d’âge si vous remplissez certaines conditions (voir section suivante). En cela, il est donc plus accessible en cas de reconversion. Il peut s’agir d’un contrat à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI), allant de 6 à 12 mois et pouvant, dans certains cas, être prolongé jusqu’à 36 mois.
Ici aussi, les coûts de formation sont couramment pris en charge par l’OPCO de la branche professionnelle de votre entreprise. Concernant votre rémunération, elle peut être comprise entre 55 et 100 % du Smic (suivant votre âge et niveau d’études) ou 85 % de la rémunération minimale prévue par la convention collective ou l’accord de branche de l’entreprise s’ils sont plus favorables.
Pour un contrat d’apprentissage, vous devez avoir entre 16 et 29 ans (inclus). Il existe toutefois des exceptions à cette limite d’âge, comme le fait d’être reconnu travailleur handicapé, ou avoir un projet de création ou de reprise d’entreprise qui nécessite un diplôme particulier.
Pour un contrat de professionnalisation :
Pour le contrat d’apprentissage, la formation doit viser la délivrance d’un diplôme ou d’un titre reconnu par l’Etat comme étant à finalité professionnelle. Il peut, par exemple, s’agir d’un Bac professionnel ou technologique, d’un CAP, d’un Brevet professionnel, d’un BTS, d’une Licence professionnelle ou d’un Diplôme d’ingénieur. Les titres et diplômes éligibles sont enregistrés dans le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), que vous pouvez consulter facilement en ligne.
Pour le contrat de professionnalisation, en plus des diplômes d’Etat accessibles avec un contrat d’apprentissage, la formation peut aussi viser :
Si vous êtes salarié en CDI, il existe également un dispositif de formation en alternance que vous pouvez mettre en place, en accord avec votre entreprise, pour vous former afin de changer de métier ou bénéficier d’une promotion. Il s’agit de la Pro-A ou « promotion par alternance ».
Elle vous concerne en particulier si votre qualification est insuffisante au regard de l’évolution des technologies ou de l’organisation du travail, afin d’évoluer ou simplement de vous maintenir dans l’emploi. Son accès est réservé aux personnes n’ayant pas atteint le grade de qualification correspondant à la licence.
Ce dispositif s’étend sur une durée de 6 à 12 mois et s’effectue, comme son nom l’indique, en alternance entre les actions de formation et votre activité professionnelle habituelle en entreprise. La Pro-A est financée de façon forfaitaire par l’opérateur de compétences (OPCO) dont dépend votre branche professionnelle.
Plus court que l’alternance, il est également possible de se confronter à la réalité d’un métier ou d’un secteur professionnel vers lequel vous aimeriez évoluer grâce à la Période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP). C’est l’occasion de « tester » un métier via une convention permettant de réaliser un stage d’un mois maximum, renouvelable une fois. Ce dispositif s’adresse essentiellement aux demandeurs d’emploi, suivis par des acteurs comme Pôle emploi, les missions locales… ou encore Mon conseil en évolution professionnelle (Mon CEP). Néanmoins, il peut s’appliquer aux salariés en activité s’ils sont engagés dans une démarche d’insertion ou de réinsertion professionnelle.
Calypso Valdenaire, conseillère en évolution professionnelle, explique l’intérêt de ce dispositif à ses yeux : “Au sein de Mon CEP, nous utilisons beaucoup la PMSMP, la période de mise en situation en milieu professionnel, le “nom barbare” pour désigner des stages d'observation. Elle permet aux gens de passer une journée, deux jours, voire une semaine au contact des professionnels, d’aller voir comment cela se passe dans une autre entreprise, d’observer tout simplement pour savoir, concrètement, s’ils se projettent, ou non, dans ce secteur d’activité.”
Dans l’ensemble, opter pour l’alternance dans l’optique d’une évolution ou d’une reconversion professionnelle offre beaucoup d’avantages. On peut citer :
Soulignons toutefois que, comme toute formation, l’alternance demande aussi de se remettre dans une posture d’apprenant, ce qui n’est pas toujours simple… même si le fait d’allier cours et périodes en entreprise permet aussi de concrétiser les savoirs et de les rendre plus attrayants. Enfin, il vous faudra trouver une entreprise pour vous accueillir, mais des dispositifs fiscaux favorables tendent à faciliter l’acceptation par les employeurs de salariés en alternance.
Partager cet article