Changer de métier en période de crise

La pandémie a été révélatrice d’envies de changements profonds pour de nombreux salariés, 1 actif sur 2 envisagerait même une reconversion professionnelle dans les 2 prochaines années. Cependant, la réflexion ne laisse pas toujours place à l’action. En cause, la peur d’un avenir incertain. Une crainte qui peut, néanmoins, être surmontée en adoptant une approche pragmatique et balisée. Aude Merlet, conseillère en évolution professionnelle à Cholet dans les Pays de la Loire, guide les personnes qui souhaitent changer de métier vers les bonnes formations. Elle a accompagné de nombreuses personnes dans leur projet de transition durant la crise et nous raconte.

Les conséquences de la crise : 3 profils identifiés

Les profils et les attentes de vos bénéficiaires ont-ils changé avec la crise ?  

Chaque projet est unique. Avec la crise, nous avons dû identifier ce qu’il était possible de concrétiser ou non, mais aussi différencier ce qui relevait d’un véritable choix, par opposition à un projet imposé ou subi. Nous avons rencontré trois grandes typologies de profils.

  • Les personnes en poste manifestant une envie de changement, mais ayant finalement privilégié la sécurité de l’emploi. Je pense notamment à une dame qui avait un projet de reconversion en tête et a finalement choisi de prendre un poste en interne. 
  • Les personnes en chômage partiel de longue durée ou ayant perdu leur emploi qui ont décidé d’entamer un projet de reconversion plutôt que de rechercher un emploi. 
  • Les personnes qui avaient des idées de projets, mais ne prenaient pas le temps de s’y pencher. Le premier confinement et l’activité partielle, notamment, leur ont apporté à la fois le temps de la réflexion et les opportunités de concrétisation, via les nombreux dispositifs mis en place. Pour ces derniers, la crise aura été un tremplin.  

Comment la crise peut-elle être vectrice d’opportunités ?

Passée la période brutale du premier confinement et de la perte de repères, la crise a été une opportunité de se recentrer sur soi. Elle a poussé de nombreuses personnes à réfléchir à comment se créer, elles-mêmes, des opportunités. Certaines personnes ont pris conscience des changements qui se profilent sur leur métier et ont décidé de les anticiper, pour ne pas les subir dans un futur plus ou moins proche.

Ensuite, d’un point de vue plus général, la crise a créé des opportunités d’emploi en mettant en avant des secteurs en tension tels que la santé, l’agriculture, etc. De nombreux dispositifs et aides ont été mis en place, permettant plus facilement d’accéder à des formations, d’effectuer des périodes d’immersion en entreprise et d’approcher certains secteurs attractifs. La crise ou, plus précisément, les actions gouvernementales en réponse à la crise ont facilité les projets de reconversion. 

« La crise ou, plus précisément, les actions gouvernementales en réponse à la crise ont facilité les projets de reconversion.

Aude Merlet, Conseillère en évolution professionnelle

Choisissez la bonne formation : posez-vous les bonnes questions !

Comment accompagnez-vous vos bénéficiaires en quête de changements professionnels ?

Notre mission est de sécuriser les parcours et projet, et ce, quel que soit le contexte. 
Nous veillons à ce qu’aucune décision ne soit précipitée, par exemple en réponse à un mal-être passager. Tout est une question de temps et de maturation du projet. 

Nous amenons donc nos bénéficiaires à clarifier leur projet, leurs motivations, à se confronter aux réalités du secteur d’activité vers lequel ils envisagent de se diriger. 

Notre objectif est de passer d’un projet imaginaire à un projet concret. Pour cela, le bénéficiaire doit se mettre en situation et répondre à des questions simples - en apparence - telles que : 

  • Comment est-ce que j’envisage mon projet ?
  • Comment vais-je partir de mon entreprise dans les meilleures conditions ? 
  • Quelles sont les opportunités dans le secteur que j’ai choisi ?
  • À quoi ressemblent le quotidien et les conditions de travail sur le métier que je souhaite exercer ?

Puis, nous l’invitons à effectuer des périodes d’immersion en entreprise, quand cela est possible, ou a minima des enquêtes métiers pour s’assurer de la bonne direction de ses envies. 

Au final, la prise de décision appartient au bénéficiaire. Ce n’est pas parce qu’une personne est venue nous voir qu’elle est obligée d’aller au bout si, finalement, le projet concret ne ressemble pas à celui imaginé ou si les opportunités n’existent pas.

Comment sécurisez-vous cette démarche ?

En prenant le temps de la réflexion, mais également en nous assurant qu’il existe de réels débouchés. D’ailleurs, un projet ne peut pas être validé par la commission qui aide aux différents financements (dossier démissionnaire, formation…) s’il n’y a pas de perspectives d’emploi derrière. Cela permet de cadrer au maximum le projet et de sécuriser la démarche. 

Pour nous assurer de la faisabilité, nous disposons de plusieurs outils et techniques : la prise d’informations sur le marché du travail via des outils de statistiques et l’observation des offres d’emploi notamment ; les rencontres avec des professionnelles aptes à répondre sur la santé de leur entreprise et du secteur, etc.

Notre travail s’inscrit dans la durée. Nous ne laisserons personne sur le bord de la route. Nous serons là de la réflexion à la prise du nouveau poste. Et si une étape ne fonctionne pas, nous sommes force de proposition pour trouver des alternatives. C’est ainsi que nous sécurisons et rassurons au maximum nos bénéficiaires qui souhaite changer de métier.

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